La société civile immobilière (SCI) est souvent choisie pour gérer ou transmettre un patrimoine immobilier. Mais dès qu’on parle de location professionnelle, de locaux commerciaux ou de travaux importants, une autre notion entre en jeu : la TVA. Faut‑il y être assujetti ? Est‑ce obligatoire ou facultatif ? Quels sont les risques d’erreur ? SCI et TVA, c’est un duo technique, mais essentiel à maîtriser pour éviter des régularisations coûteuses.
| 📌 Situation de la SCI | 💼 Soumise à la TVA ? | 🧾 Commentaire |
|---|---|---|
| 🏠 Location nue à usage d’habitation | ❌ Non | Activité exonérée par nature, pas de TVA à collecter |
| 🧳 Location meublée ou courte durée | ✅ Oui | Activité commerciale, soumise de plein droit |
| 🏢 Location de locaux professionnels | ⚙️ Optionnelle | Possible sur option avec avantages fiscaux à la clé |
| 🛠️ Réalisation de gros travaux avec revente | ✅ Si option TVA | Permet récupération de TVA sur travaux |
| 🆓 Mise à disposition gratuite d’un immeuble | ❌ Non | Aucune activité économique, donc hors TVA |
| 🔁 Revente dans les 20 ans après déductions TVA | ⚠️ Risque de rappel TVA | TVA à régulariser si le repreneur n’est pas assujetti |
Qu’est-ce que la TVA et dans quel contexte une SCI peut-elle y être soumise ?
La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est un impôt indirect collecté par les entreprises pour le compte de l’État. Par défaut, les SCI sont exonérées de TVA, car elles réalisent en général de la location nue d’immeubles à usage d’habitation, une activité non soumise.
Toutefois, certaines activités spécifiques peuvent entraîner une soumission à la TVA, de plein droit ou sur option. Cela concerne notamment la location de locaux professionnels ou commerciaux, et certains types de prestations de services immobiliers. Il est donc crucial de bien qualifier l’activité réelle de la SCI.
Les cas où une SCI est automatiquement assujettie ou exonérée de la TVA
Une SCI est automatiquement soumise à la TVA lorsqu’elle exerce une activité commerciale, comme la location meublée, la sous-location, ou la fourniture de prestations hôtelières. Ces activités sont assimilées à une exploitation commerciale, même exercées à titre accessoire.
À l’inverse, la location nue à usage d’habitation reste hors du champ de la TVA, sauf cas particuliers. De même, une SCI qui détient uniquement des biens mis à disposition gratuitement ou à titre de gestion patrimoniale n’a pas à facturer de TVA. Il faut donc bien distinguer l’intention patrimoniale de l’intention lucrative.

L’option pour l’assujettissement à la TVA : modalités et durée
Une SCI qui n’est pas automatiquement soumise à la TVA peut choisir de s’y assujettir volontairement. Cela concerne souvent la location de bureaux ou de locaux professionnels, permettant à la SCI de récupérer la TVA sur les travaux ou les acquisitions.
L’option se fait par courrier au service des impôts, en joignant un formulaire spécifique (formulaire 11924). Elle est valable pour au moins 10 ans et se renouvelle tacitement, sauf renonciation expresse. Il faut donc bien mesurer les conséquences à long terme avant de l’activer.
Le fonctionnement pratique de la TVA dans une SCI : collecte, déduction et obligations déclaratives
Une fois soumise à la TVA, la SCI doit facturer la taxe à ses locataires, la déclarer et la reverser à l’État. Elle peut en contrepartie déduire la TVA sur ses achats, travaux ou frais liés à l’immeuble loué. Cela peut représenter une économie significative, surtout en phase d’investissement.
La SCI doit également remplir des obligations comptables : dépôt de déclarations mensuelles ou trimestrielles, tenue d’une comptabilité adaptée, et conservation des justificatifs. L’administration fiscale reste très vigilante sur ces points. Un oubli ou une erreur peut entraîner un redressement.

Les avantages fiscaux et économiques d’une SCI assujettie à la TVA
L’un des principaux avantages de l’assujettissement à la TVA, c’est la possibilité de récupérer la TVA sur les dépenses, en particulier lors de gros travaux de rénovation ou d’achat de biens immobiliers neufs. Cela peut représenter jusqu’à 20 % du montant total, ce qui n’est pas négligeable.
De plus, cela rend souvent les loyers plus attractifs pour les entreprises qui peuvent, elles aussi, récupérer la TVA. Dans certains cas, cela facilite la revente de l’immeuble avec TVA, ce qui permet de ne pas remettre en cause les déductions opérées. Un bon outil d’optimisation, à condition de bien en maîtriser les règles.

Les pièges à éviter et les points de vigilance pour une SCI liée à la TVA
Le premier écueil est d’opter pour la TVA sans anticiper les conséquences à long terme : obligation de tenir une comptabilité rigoureuse, facturation de la TVA aux locataires (qui ne sont pas toujours eux-mêmes assujettis), complexité administrative.
Autre piège : la revente dans les 20 ans d’un bien ayant fait l’objet de déductions. Si le repreneur n’est pas lui-même assujetti à la TVA, cela peut entraîner une régularisation importante, appelée rappel de TVA. Mieux vaut donc anticiper les scénarios futurs dès la création de la SCI ou avant tout engagement important.
En résumé, voici quelques conseils clés à retenir :
- Vérifiez si votre activité relève de la TVA ou non
- Pensez à l’option TVA pour récupérer la taxe sur les travaux
- Anticipez la revente ou le changement de locataire
- Respectez les obligations déclaratives
- Faites-vous accompagner pour éviter les erreurs










